L'amour peut-il être raisonnable ?
J'ai lu récemment un article dans Cosmo qui m'a donné l'idée de cet article très personnel... (voilà, vous êtes prévenus). Et j'en vois déjà quelques uns sourire ("Ah, ah, ah, elle lit Cosmo"). Eh bien oui, c'est là un de mes (nombreux) vices.
Le sujet de l'article: "L'amour peut-il être raisonnable?".
Selon moi, je répondrai que si ce n'est pas toujours le cas, eh bien il le devrait.
Récit de vie:
J'ai vécu une histoire d'amour passionnelle qui m'a bien servie de leçon. Les débuts ont été merveilleux et enflammés. Romanesque, même. Oui mais voilà la passion est retombée, comme un soufflet. Il y a évidemment de nombreuses raisons (le quotidien, des rencontres qui chamboulent,...). Mais maintenant que j'y repense, je crois qu'il y a une grande part de ma faute. En effet, dans cette relation j'avais idéalisé mon amoureux. Je l'avais placé complètement sur un pied d'estale. Ce qu'il disait, faisait ou pensait était forcément mieux que ce que moi j'avais à dire. Alors je me suis effacée dans cette relation. Je n'exprimais pas toujours mon point de vue. Et quand je le regardais, je me disais "comment peut-il être avec une personne aussi insignifiante que moi". On ne m'y reprendra jamais plus. Evidemment, je l'ai fait fuir, même s'il n'en a peut-être jamais eu conscience et qu'au moment de la rupture nous n'avons pas pensé à cette hypothèse (en tous cas pas moi). Nous avons mis ça sur le fait qu'il avait rencontré quelqu'un. Le pire, nous pensions tous les deux (et il en a souffert), que tout était de sa faute, qu'il était sentimentalement instable... Je ne lui cherche pas d'excuses. Je crois simplement qu'il n'y avait pas que ça. Le pire, c'est que lorsqu'il m'a annoncé qu'il avait rencontré quelqu'un je me suis dit que c'était "normal, cette personne ne pouvait qu'être mieux que moi". Et lorsque j'ai rencontré cette presonne, je l'ai effectivement trouvée supérieure, bien plus intéressante que moi. J'étais tout de même effondrée et désespérée, mais j'ai accepté la situation en me disant que je savais que cela arriverait un jour. Dans cette relation je me suis totalement effacée, je n'arrivais pas à exister.
Je crois qu'il faut distinguer passion et amour. L'amour souffre de cette idée surfaite qu'il doit être absolu. On a idéalisé ce sentiment et surestimé la passion. Pourtant il n'y a (à mes yeux) pas pire que la passion: la passion est quelque chose que l'on subit sans pouvoir rien y faire. Et cela fait forcément souffrir. Je ne regrette pas du tout cette histoire qui pourtant m'a profondément fait souffrir et qui me laisse encore aujourd'hui des traces. Ce que nous avons vécu était d'une puissance extraordinaire, mais on ne m'y reprendra plus: Je me suis brûlée les ailes. Le point positif aussi, c'est qu'aujourd'hui il est tombé de ce pied d'estale sur lequel je l'avais placé... Il ne m'impressionne plus.
J'ai rencontré Chéri il y a maintenant plus d'un an et nous vivons une histoire d'amour "raisonnable". Attention, je n'ai pas dit ennuyeuse, ou plate. Je dis que nous nous aimons "sereinement". Avec lui je n'ai pas peur d'exister. Je le vois tel qu'il est: merveilleux et avec de nombreuses imperfections que j'adore. A ses côtés je ris, je me sens bien, nous avons des discussions passionnantes, nous partageons des moments merveilleux. Parfois même, nous ne sommes pas du tout d'accord, mais nous respectons chacun les points de vue de l'autre, et nous en débattons. C'est l'idée que je me fais du bonheur. Et cet amour, loin de diminuer, grandit. Je me surpends encore à le découvrir et j'ai l'impression de l'aimer davantage de jours en jours.
Aujourd'hui je suis amoureuse, heureuse et bien dans ma peau. Et c'est bien à ça que doit ressembler l'amour...
Et le plus drôle, vous savez ce que c'est? C'est que cet article, je l'ai lu parceque la nouvelle chérie de mon ancien amoureux m'a donné son Cosmo... Ironique, non ?
Ah et en bonus, l'extrait d'un film qui pour moi illustre ce qu'est la passion: